Contrôle des ravageurs Protéger les cultures légumières des punaises phytophages
Le CTIFL et ses partenaires ont testé plusieurs méthodes de gestion contre ces insectes ravageurs en cultures de tomate, aubergine et chou.
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Les punaises phytophages sont problématiques en cultures légumières, notamment par manque de solutions phytosanitaires conventionnelles et de biocontrôle. Coordonné par le CTIFL (1), de 2017 à 2020, et mobilisant plusieurs partenaires (2), le projet Impulse a évalué des méthodes de gestion d’espèces de punaises sur aubergine et tomate sous abris ainsi que sur chou de plein champ : filets insect-proof, panneaux englués, plantes pièges ou encore lutte biologique.
Les filets ont été testés sur aubergine dans le but de limiter l’entrée des punaises dans les serres, en particulier Nezara viridula et Lygus spp. La technique s’est révélée efficace : « En moyenne, sur les deux sites et les trois années d’essais, nous avons observé 3 % de boutons floraux néoformés sectionnés par les punaises dans les tunnels avec filet contre 18 % dans les tunnels témoin sans filet », indique le CTIFL. Cette méthode peut néanmoins réduire les entrées de certains auxiliaires et pollinisateurs. De plus, les filets ont également fait preuve d’efficacité sur chou pour les punaises du genre Eurydema sp. Mais ils ne conviennent pas à toutes les exploitations du fait de leur coût qu’il faut pouvoir compenser par des prix de vente élevés, des surfaces importantes et du matériel utilisable sur d’autres cultures.
Détection précoce
Le colza, en tant que plante piège, a montré un intérêt potentiel sur chou vis-à-vis de Eurydema sp. Sur aubergine, la phacélie et la tanaisie se sont révélées attractives respectivement pour Lygus spp et Nezara viridula. Pour les deux cultures, des études complémentaires sont nécessaires d’un point de vue technique et économique.
Sur tomate, des panneaux englués ont été testés : ceux de couleur jaune offrent un niveau de captures supérieur de Nesidiocoris tenuis, toutefois insuffisant pour du piégeage massif. « En revanche, ces pièges chromatiques ont prouvé leur intérêt pour du piégeage de détection précoce », précise l’institut.
Mortalité larvaire
Le parasitoïde Trissolcus basalis a été évalué sur aubergine pour Nezara viridula : « Les résultats les plus intéressants ont été obtenus avec l’introduction d’un parasitoïde par mètre carré de serre toutes les semaines, signale le CTIFL. Les dégâts sur les boutons floraux ont été réduits de 60 % et les dégâts sur les apex de 71 % par rapport au témoin sans lâcher de parasitoïde. »
L’application du nématode Steinernema carpocapsae a, quant à elle, permis une mortalité larvaire de Nesidiocoris tenuis de 60 % en moyenne sur tomate. Elle doit être renouvelée régulièrement pour éviter une remontée des populations, en condition d’hygrométrie suffisante et en tête de plante vis-à-vis des effets non intentionnels sur certains auxiliaires.
De nouveaux projets sont prévus pour affiner les stratégies de gestion évaluées dans Impulse. D’autres s’intéresseront à de nouvelles méthodes de contrôle, sur les mêmes espèces de punaises phytophages et sur d’autres couples ravageurs cultures. Charlotte Salmon
(1) Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes.
(2) Stations d’expérimentation Aprel, Grab et Invenio, chambres d’agriculture des Bouches-du-Rhône et du Lot-et-Garonne, Inrae, société Koppert et lycées agricoles.
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